Petite Nanna Noël... 2nd couplet: les petits souliers de papa et maman Ogg

 A Noël 2017, il y a eu les "pochons Flocons" pour les gens que j'aime bien, mais pour ma famille la plus proche il n'y a pas eu que cela : avouons le c’eut été un peu léger.... 
Et puisque réaliser ces sorcelleries m'a permis de découvrir des peintres plus ou moins réputés, la lecture de cet article sera donc parfumée et  artistique!

I Des Fleurs  de Redouté pour Maman Ogg

Ah, Pierre-Joseph Redouté....J'ai découvert cet artiste Belge a priori des Lumières (?)  en recherchant des illustrations pour mes photomontages...Peintre, graveur et éditeur, ayant publié de nombreux ouvrages, ses planches botaniques, et plus particulièrement de roses,  ont fait sa renommée et lui ont valu le poétique surnom de "Raphaël des Fleurs"...

C'est donc tout naturellement que je me suis tournée vers ses compositions florales pour décorer le cadeau de Noël de ma mère.

Je tiens à le préciser dès le départ, je n'aurais jamais  pris l'initiative toute seule d'offrir du déodorant! C'est Maman Ogg elle même qui m'a suggéré l'idée. Si le déo Riz-Cola lui avait convenu, elle avait envie cette fois de quelque chose sous forme liquide afin de rentabiliser un flacon à boule réutilisable qu'elle avait acquis auprès d'une enseigne bio.

Après quelques recherches, je me suis décidée pour une recette du fameux  Julien (Kaibek) des "Essentiels de Julien" son site dédié à la "Slow cosmétique", qui prône les soins d’hygiène et de bien être plus sobres et écoresponsables.
J'ai bien conscience que le monsieur est controversé dans le milieu du "home made" pour certains traits de caractère,son manque de précision et sa façon d'utiliser les huiles essentielles. 
De ce que j'ai pu en voir, en ce qui me concerne, je trouve le personnage sympathique et sa démarche louable. 

Pour Maman Ogg, j'ai revisité son Déodorant "douceur" qui ne contient que des ingrédients plutôt accessibles dans tous les sens du terme, et en nombre raisonnable. 
Je suis restée fidèle à ses recommandations. J'ai juste substitué les huiles essentielles par des fragrances, tout simplement parce que je trouvais contraignant de (faire) respecter des fenêtres thérapeutiques (et d'en réexpliquer le principe) pour un produit destiné à un usage quotidien.
Cette expression désigne la période établie pendant laquelle on n'utilisera pas une substance afin d'éviter une accoutumance ou d'en saturer l'organisme.(en général 1-2jours /semaine ou 1semaine/mois)

Après avoir doublé les dosages quantités données par Julien,
certainement choisis  pour un produit utilisé très rapidement

 

Alors ça m'embête vraiment de le dire, mais si c'est des recettes simples et accessibles à tous, niveau dosage, ça manque effectivement de précision! (pardon Julien!)
C'est pas trop grave sur des produits anodins mais d'un contenant à l'autre, les capacités peuvent  beaucoup varier : chez moi il doit y avoir autant de contenances qu'il y a de cuillères!
Du coup j'ai dû repeser chacun de mes ingrédients au fur et à mesure que je tambouillais, et saisir les masses dans le calculateur  Aro'mya pour connaître leurs proportions en pourcentages; et heureusement, que j'avais également cette page sur laquelle m'appuyer pour doser le bicarbonate : je trouve "qu'une pincée" est une mesure très vague pour un tel produit si on tient compte que certaines personnes peuvent y être sensibles.
Je pense d'ailleurs que j'aurais dû diminuer cette quantité : j'ai eu énormément de mal à le dissoudre dans la préparation, qui est restée granuleuse, bien que le bicarbonate utilisé était plus fin que celui de la photo. Et à mon avis, ça vient certainement de là si Maman Ogg, tout de même avertie des effets secondaire possibles, a senti des échauffements en l'utilisant...

Je n'ai malheureusement pas de photos de la préparation en cours parce que, pour la petite anecdote, j'ai dû le faire en cachette dans la salle de bains!  Vu qu'il contient des produits fragiles, je préférais le faire le plus tard possible et il se trouvait que maman Ogg etait à la maison à ce moment là...

Et voici donc mon flacon terminé, décoré d'une

couronne  de fleurs et  de planches botaniques de Redouté.

J’hésite à le considérer en tant que tel vu qu'il contient une bonne proportion d'hydrolat qui le rend très fluide, mais on est très proche de l'Oléogel.
L'odeur était tellement légère à mon gout que j'ai cru bon de rajouter un peu de fragrance Rose pour parfumer. C'est la même que pour la Rosée du Matin dans laquelle je l'avais trouvée assez présente sans être trop forte.
L'idée était finalement peu pertinente: il sentait bon, Maman Ogg le confirme, mais avec le recul, je pense que vu l'usage qu'on en fait, son odeur "naturelle" suffisait amplement.

Si je devais émettre un avis personnel, j'ai une préférence pour le déodorant en stick comme le Riz-Cola, 1ier ou 2nd du nom : il est plus doux et a une plus grande longévité; Ceci dit l'efficacité de ce déodorant à la rose abricotée a été éprouvée et approuvée. 

II Rasons Papa Ogg avec Ferdinand Van Kessel  

Ferdinand Van Kessel était un peintre Flamand ayant vécu au XVIIième siècle, qui a travaillé entre autres pour le roi de Pologne. Il peint essentiellement des natures mortes,et des scènes de combat, des animaux : il est surtout connu pour des scènes humoristiques  où ceux ci sont représentés en vaquant à des occupations humaines. Son "Singe Barbier décorait donc à merveille bocal du savon à raser que j'ai offert à mon père pour cette fin d'année.

 

Le " Savon du Barbier" de Papa Ogg est au niveau de sa difficulté de réalisation l’intermédiaire entre ma fameuse chantilly, qui fait toujours sont petit effet mais qui va finir par devenir rasoire, justement à force de l'offrir, et une saponification, trop longue et complexe à mettre en œuvre pour le temps qui m'était imparti.
Il se présente sous forme solide, comme les savons de rasage traditionnels et s'utilise de la même façon, avec un blaireau de barbier.

Je l'ai réalisé d'après une formulation Aroma-zone avec ces composants:

- Base Melt &Pour au lait de chèvre : 73%
-Tensio actif SCI : 20%
- Macérat de calendula (sur Tournesol) : 3%
- Beurre de Karité: 2%
- Fragrance "Maléfice" (Aromat'easy) : 2%

J'ai remplacé le SLSA d'origine par du SCI, le seul tensio actif solide que j'avais à disposition, à l'origine acheté pour réaliser un shampoing solide que je n'ai finalement encore jamais fait.
D'autre part, j'ai tendance à éviter ces substances, avant tout incorporées pour leur pouvoir moussant, ce qui  se vérifie avec ce savon : il est surtout  là pour des raisons de confort. Mais ils sont également très détergents et irritants. Celui ci, dérivé de l'huile de coco, serait plus doux; c’était la raison décisive de tester celui-ci plus qu'un autre.

Pour fabriquer ce savon, on pèse les doses de produit nécessaire : en ce qui me concerne, j'ai dû augmenter celles qu'Aroma-zone donnait parce qu'elles n'auraient  pas suffi à remplir mon contenant.

Pour se faire je recommande vivement de mettre des gants et de se protéger le nez parce qu’effectivement le SCI 'est vraiment irritant ET pulvérulent : si tu veux la mort d'un asthmatique, fais lui sentir: c'est imparable.

Et on fait fondre au bain-marie tout ce qui est solide, y compris le SCI. 
On "touilletouille" bien jusqu à obtenir  un liquide homogène, très blanc,qui  sent pas bien bon, un peu comme les bâton qu'on fait fondre sur les semelles de fer à repasser pour les nettoyer, et sur le coup, c'est pas rassurant!

 

Hors du feu, on ajoute le reste : le macérat de calendula, apaisant et régénérant, et la fragrance. J'ai choisi "Maléfice", que j'aime beaucoup avec ses notes de vétiver et qui  me rappelle le parfum d'un ami, mais qui s'est avérée jusques ici trop puissante  pour mon usage personnel. D'ailleurs même une petite  quantité  a suffi à obtenir un résultat satisfaisant pour un produit destiné à un monsieur. Et ça change de mon sempiternel mélange menthe/lavande, certes discret et agréable mais dont je vais finir par me lasser aussi.
On mélange bien une dernière fois avant de mettre en pot, décoré et étiqueté!

Papa Ogg en a été satisfait, n'a pas eu de soucis d'irritations et a pu l'utiliser jusqu'à la fin.

C'était plutôt  amusant de confectionner ces cadeaux de Noël, parce qu'ils me permettaient de tenter de nouvelles choses avec de nouvelles matières premières.

Il m'a permis également d'approfondir ma culture personnelle et de découvrir des artistes peintres qui ne sont pas forcément les plus populaires mais qui méritent vraiment d'être connus.

Mes prochains cadeaux seront plus simples mais tout aussi jolis!