Lotion tonique du Jardin des Héspérides

Et voilà qu'un jour, je me suis lancée un nouveau "challenge" : la création de "dupe".
 Un dupe en langage de cosméteuse, c'est une "réplique" plus ou moins fidèle d'un produit du commerce, bien souvent simplifiée et normalement plus saine : à la demande de Maman Ogg, j'ai "dupé" sa lotion tonique et nettoyante à la fleur d'oranger de chez chez "Drannogarf ", qu'elle avait terminé depuis peu. N'en n'ayant jamais encore conçu de moi même, j'ai accepté le défi avec plaisir.

Comme annoncé plus haut, le but était de reproduire le plus fidèlement possible les propriétés organoleptiques et bien entendu l'efficacité de la lotion nettoyante et démaquillante de Maman Ogg.
Mais il s'agissait aussi d'en épurer la formulation : de toutes façons, vu que je ne connais même pas le tiers du quart de la moitié des composants (qui ne sont certainement pas commercialisés au grand public), je ne pouvais pas faire autrement.

Après recherches et prise de conseils j'ai supprimé tout ce qui était solvants, émulsifiants et  conservateurs susceptibles d'être d'origine pétrochimique et utilisé un seul tensio-actif.

Ainsi, partant d'une INCI - pour  International Nomenclature of Cosmetic Ingredients - longue comme mon bras (euh oui bon , c'est pas très pertinent vu la taille de mes bras), avoisinant la trentaine d' ingrédients, je suis descendue à 7 :

Capture du calculateur Aro'mya

Maman Ogg appréciait sa lotion parce qu'elle pouvait l'utiliser en "leave in", encore un charmant anglicisme, qui désigne un produit qu'il ne sera pas nécessaire de rincer. Il me fallait donc quelque chose de nettoyant mais de particulièrement doux, alors j'ai utilisé  comme tensio-actif  la mousse de babassu dosée le plus faiblement possible.

J'ai également utilisé de la Gelée Royale, dont j'avais pu apprécier le pouvoir hydratant, apaisant, et  anti-âge (entre autres) dans ma "Rosée du Matin". À la différence que cette fois, je l'ai utilisée brute, ou presque(et pas lyophilisée). Produit de luxe aux multiples vertus, j'ai estimé qu'elle équivaudrait à l'ensemble les principes actifs de la lotion originale.

J'ai aussi ajouté du mica "rose -bonbon" pour faire joli, et essayer de donner une couleur proche  de la lotion, mais j'expliquerai plus tard en quoi ce n'était pas un très bon choix.
J'ai calculé ma préparation pour 200g de produit.

Résultat/Impressions :

Au final j'ai confectionné une potion assez  proche de ma Brume Vespérale , à l'usage similaire, utilisable dans les trois mois (grand maximum). J'ai juste un pourcentage à peine plus faible de mousse de babassu (trop dosée pour moi dans  la brume) et un produit moins dilué puisque ma phase aqueuse n'a pas été coupée avec de l'eau.

J'imagine que paradoxalement, c'est sa concentration  qui est à l'origine d'une petite déception.
Mon but était de faire un produit vraiment fidèle à la lotion Drannogarf à commencer par son parfum, comme  une eau de fleur d'oranger assez légère et volatile.  Il se trouve que j'avais utilisé un hydrolat de très bonne qualité mais à l'odeur très puissante, bien plus que celle de Drannogarf . 
En essayant de corriger malgré tout le parfum avec l' HE de Petit-Grain,c'était certes plus agréable, les notes étaient plus "vertes", mais je me suis encore plus éloignée du rendu attendu; et  il fallait secouer avant utilisation puisque les huiles essentielles ne se mélangent pas  dans les phases aqueuses


Néanmoins, je ne suis pas non plus tombée dans le "cosmépic fail"  puisque il s'agit avant tout d'une question de goût : j'ai du mal à supporter l'odeur de la fleur d'oranger  depuis  ma sinistre aventure avec l'eau de fleur d'oranger du biscuit de Noël quand j'avais 5 ans alors, forcément que c'était compliqué d'être objective! 
Maman Ogg n'a pas  fait part de problèmes d'irritation ou d’assèchement cutané, elle a même pu  utilisé sa  nouvelle lotion "leave-in", comme elle le souhaitait, sans effet secondaires, alors que j'avais de grosses  réserves sur une utilisation sans rinçage  .

Elle, elle a apprécié son parfum, et sa fraîcheur aussi.   
Elle m'a juste signalé un "dépôt au font de la bouteille" : Il s'agissait juste du mica qui, n'est pas miscible non plus dans l'eau: une erreur que j'éviterai de commettre a nouveau.
 De toutes façon, le plus important, c'est avant tout qu'il ait plu a Maman Ogg et qu'elle ait pu l'utiliser en toute sécurité!