Brume Vesperale de Haut Jardin

Après une période de nouveau marquée par un certain nombre d' anniversaires, j'ai décidé de penser un peu à ma petite personne.
D'ailleurs, j'ai calculé que que les ¾ de mes «sorcelleries » étaient destinées à être offertes!  Je prends énormément de plaisir à  faire des cadeaux mais j'aime bien aussi faire des choses  rien que pour moi temps en temps! 
C'est aussi à ce moment que ma vie professionnelle a pris une tournure mouvementée, avec la découverte d'un nouveau cadre de travail, aux conditions plus éprouvantes mais formatrices.
Puis quand les choses se sont un peu calmées, j'en ai profité pour me chouchouter un peu, avec des résultats plus ou moins heureux, en commençant donc par cette "Brume Vespérale", qui est en fait une simple eau micellaire. 

"Eau micellaire"... Comme c'est beau, dit comme  ça... ça rime avec séculaire, mystère et stellaire...
Ça évoque le propre et la pureté, mais aussi la  douceur.
ce nom qui fait rêver désigne un produit en fait très courant que j'ai eu l'occasion d'utiliser sans le savoir : 
 une lotion nettoyante  toute en limpidité et en transparence. Elle contient de minuscules "amas" de tensio-actif en suspension dedans, qui agissent, en résumant très vite, comme du savon (la structure en est proche)

 C'est réputé pour être un nettoyant/ démaquillant particulièrement doux, toléré par les peaux les plus fragiles,  tellement que t'as même pas besoin de la rincer selon certaines.
 
Je vais  avouer un petit secret pas glorieux : si je suis redevenue coquette lors de mon retour parmi les vivants à la vie active, je peux me montrer paresseuse sur certaines choses et j'ai pris la mauvaise habitude de ne pas me démaquiller systématiquement.(ou je le fais  sous la douche). Ce n'est pas malin: En plus de ne pas être très propre ça fragilise la peau. Je sais, comme aurait dit un certain  Antoine Daniel, c'est dégueulasse...

J'ai été tentée  à un moment de tester cette mode du "Layering", technique de soins soit disant  ancestrale et japonaise, remise au gout du jour par Mme Butterfly elle même en pleine période coloniale (non, ça je l'invente). 

Cela consiste suivre une routine quotidienne en utilisant successivement un nombre produits à mes yeux relativement conséquent, aux propriétés ciblées, appliqués en (longs) massages. Accessoirement ça revient surtout à bloquer  la salle de bain pendant des plombes et  à enquiquiner son monde.
Le genre de rituel auquel je ne me tiendrais pas bien longtemps; et je me suis rendue compte  très vite que ce n'était absolument pas fait pour moi!
 

 

Madame Butterfly vue par Benjamin Lacombe,une de mes artistes favori.

Concocter ma propre eau micellaire me paraissait alors être l’évidente solution : simple, rapide et douce : plus d'excuses pour aller au lit sans se démaquiller comme une crado! 

Je me suis trouvé assez facilement une formule plutôt cool avec des produits que j'aime, proposée par Lilith.

J'y ai effectué quelques arrangements à ma convenance. Après tout, c'est ça qui est chouette quand on progresse : Je n'en suis pas à voler de mes propres ailes et en concevant mes propres produits en partant de rien mais je commence  maintenant à être capable de prendre des libertés, de m'éloigner des formules canoniques, ou de les modifier pour les améliorer ou les adapter à un tiers, sans trop risquer de commettre une bévue grossière (genre faire une substitution inappropriée ou avoir des proportions déséquilibrées).

Concrètement, voici la composition de ma version de l'eau micellaire:
-Eau : 65%

-Hydrolat de Rose : 15%

-Hydrolat de Tilleul: 15%

-Glycérine : 2%

-Mousse de babassu : 3%

-Conservateur 0,8% (du poids total de la potion.) Il n'apparait pas sur la photo mais en utilisant des produits aussi sensibles que des hydrolats, c’était indispensable d'en ajouter. Aucun autre ajout n'est fait : pas principe actif, ni de colorant ni de fragrance.

J'ai remplacé l'hydrolat à l'origine de pamplemousse par du tilleul, plus adapté à mon type de peau  et surtout parce que rien que de penser à l'odeur du pamplemousse, j'en ai des nausées. Ses potentielles vertus éclaircissantes m’intéressaient aussi.

J'ai choisi la mousse de babassu en guise de (co)tensiactif, mentionné sur la recette de Lilith comme alternative à l'huile de ricin sulfatée. J'en avais déjà à disposition en prévision d'un tout autre usage. (réaliser ma version la plus aboutie du  « projet  Flambidouche », qui n'a toujours pas été concrétisée à ce jour d'ailleurs).
Je trouvais qu'utiliser  3%  de tensio actif était un dosage bien faible pour cette préparation: ça ne représentait  que quelques gouttes! J'avais tort, comme je vais l'expliquer d'ici peu.

Pour faire une eau micellaire, y'a rien de plus simple, on mélange tout à froid avant de mettre en bouteille, avec une étiquette repompée de la rosée du Matin de Haut Jardin  elle même repompée de Game of Thrones, parce que ça sent bon la rose et qu'on trouve que ça va bien ensemble (même si on préfère ne plus utiliser d'images toutes faites)

Résultat, impressions:  

C'est incolore, légèrement mousseux quand on secoue la bouteille, comme celle de "Barbara Gourde", sauf que ça se voit pas puisque la bouteille est en plastique "bleu nuit" pour faire encore plus "véspéral" et encore plus "à la mode Tyrell".
L'hydrolat de tilleul utilisé provient d'Aroma-zone et son odeur est bien moins forte que celui que j'achète habituellement chez mon herboriste et  elle est en partie couverte par celui de rose. Comme ils sont en plus dilués dans un volume double d'eau, c'est  agréable et discret.
Tan mieux: je n'ai pas la fâcheuse impression de m'être réincarnée en Spéculoos ambulant...

Maintenant , venons en à  l'utilisation du produit.

Je ne sais pas d'où vient l'idée que l'eau micellaire  ne se rince pas obligatoirement. Peut être que c'est vraiment le cas de certains produits du commerce. Peut être que c'est une idée véhiculée par des personnes qui sont aussi flemmardes que moi ont une peau peu sensible..
Ce que j'ai pu constater c'est que sur moi ça ne se vérifie pas du tout et que j'aurais dû tenir compte de l'avis de cosméteuses plus averties!
 Ces fameux 3% de tensio actif, en fait pour mon usage personnel, c'était peut être déjà un peu trop décapant , ça a eu un effet légèrement irritant et m'a provoqué des tiraillements si je ne le rinçait pas .

Je ne peux pas dire que ce soit un "cosmépic fail",  le produit n’était pas raté, il était efficace.
Il ne correspondait juste pas du tout à l'usage que je voulais en faire : un rinçage est donc indispensable et dans mon cas, appliquer une crème derrière  est recommandé. Ce qui  me rapproche d'une routine layering alors que c’était exactement ce que je voulais éviter ...

Je n'en referai pas pour moi, mais je l'ai quand même utilisée. Pas de façon aussi assidue que j'aurais dû : je m'en suis surtout servi pour faire mes retouches de maquillage du matin. C'était bien plus pratique que le savon. Mais je le répète à rincer sous peine d'être irritée.

Et pour ceux qui se posent la question, non je n'ai pas eu l'occasion de trouver le produit miracle et oui je continue d'aller au lit sans me démaquiller, la honte!