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dimanche 13 décembre 2020

Pâte à tartiner spéclale "Grobidou" au miel

Dans la vie, il y a des choses qu'on peut attendre très longtemps, et d'autres auxquelles on ne s'attend pas du tout.
Alors, dans ma grande naïveté, quand un dimanche Maman Ogg a sorti le champagne, ça me paraissait plus évident qu'on fêterait l'installation d'une porte d'immeuble fonctionnelle qui ne venait pas depuis plus de 10 ans (juste comme ça) que, je vous le donne en 100 je vous le donne en 1000, un heureux événement!
Parce que oui j'ai appris ce jour là qu'on allait m’appeler désormais Tata Ogg (Merci Rémi)
Comme j'ai pu le constater à cette occasion, une grossesse, c'est pas toujours la joie : il y  a les aversions alimentaires, les nausées... sans oublier la prise de poids qui peut marquer le bidou ...
C'est pourquoi, j'ai eu l'idée, d'offrir à ma sœur pour son anniversaire (et 7mois de grossesse), un soin nourrissant et gourmand à s’étaler sans modération pour limiter l'apparition des vergétures.

Y-a-il vraiment besoin de présenter encore dans le menu  mes fameuses "karitaloes" qui ont  été testés et approuvées (ou pas) par quelques cobbayes proches qui auront pu en recevoir comme cadeau?Pas certaine.
Mais comme dit Papa Ogg et maintenant "Papi Moustache" ,
"on sait jamais, ça peut toujours servir". Alors voilà un petit résumé.

Je suis partie de ma  sempiternelle recette avec un rééquilibrage, vu que j'avais très envie  d'y rajouter du VRAI miel  pour ses vertus cicatrisantes hydratantes et réparatrices, pour une formule composée ainsi :

Beurre de Karité : 60%
Huile végétale de Coco : 15%
Gel d'Aloe : 5%
Glycérine Végétale :5%
Miel  liquide : 8%
Fécule de Tapioca (Natrasorb)  : 5%
Fragrance "Bee Happy" 2%.
    
   

Ma Fragrance est là pour appuyer l'odeur du Miel. J'en ai relativement peu mis pour éviter d’incommoder plus la future maman dont l'odorat a été accentué et  donc quelque peu malmené pendant sa grossesse . Et  pour ce qui est du gel d'aloe, j'ai utilisé mon nouveau chouchou en matière de fluides alchimiques : celui de Nat d'Henné Paradise , que les "Gazelles"( ses clientes)  s'arrachent dès qu'il est dispo . Il a une odeur bien à lui lui mais je n'avais jamais eu d'aussi cristallin , ni  aussi "moelleux"! autre atout de poids, il ne colle pas. Une fois qu'on l'a essayé, on n'a plus envie d'en changer!

Mais revenons en rapidement  à nos bidous  et nos chaudrons, très rapidement,puisque c'est pratiquement toujours la même .
Théoriquement il suffit de ramollir mes "gras durs" en les travaillant genre à la fourchette. Pour moi c'est plus simple de les faire fondre doucement  au bain marie.  C'est pourquoi, il m'est nécessaire ensuite de le mettre quelque temps au frais avant d'y rajouter  le reste  progressivement et de tout fouetter, dans mon indispensable tourniquette, pour  faire monter tout ça.


Et quelques tours de manivelle plus tard, nous voilà avec une belle pâte à tartiner le corps, comestible dans l'absolu mais  en pratique certainement peu digeste!


Résultat/ impressions :

J'ai produit  de quoi remplir, un  bocal à conserve en verre et un autre plus petit pour faire office de testeur chez nous.
Si ma préparation était souple et aérienne lors de la mise en pot, elle s'est inévitablement durcie le temps que je l'offre : A défaut de chantilly c'est donc devenu une pâte à tartiner à la texture  assez proche d'un certains fromages frais.


A part ce détail elle était agréable à l'utilisation.
Elle est volontairement très grasse mais ne colle pas, comme je appréhendais, malgré l'ajout de miel, qui n'a pas cristallisé d'ailleurs, ce qui aurait pu rendre l'application un peu désagréable, voir démanger.
Par contre comme je m'en doutais , l'odeur du miel seul ne reste pas; je m'en doutais, c'est pourquoi j'avais prévu l'ajout de fragrance.  Et comme ça m'est déjà arrivé, et bien cette dernière ne sent pas le miel. Je pense que la prochaine fois que je voudrai travailler avec cette note olfactive, j’essaierai de trouver plus ressemblant.

Globalement , j'étais satisfaite du résultat, bien qu'il ne soit pas parfait.  Mais je commence à saisir ce qu'il y aura a rectifier pour des prochaines fois :si l'occasion d'en refaire se présente, j'envisage de supprimer ma phase aqueuse, ou au moins le gel d'aloe : j'ai eu l'occasion de tester des chantilly d'artisane pro qui n'en contenaient pas et  ont pourtant  une texture plus proche de ce que je recherche.
Bref,  peut être qu'un jour je finirai par trouver une formule de mouffmouffe proche de la perfection!


 Petite cadeau bonus : 2 chats dodus découvrant le Bébé lors de sa première visite chez eux :




samedi 21 novembre 2020

Bougie de massage "Thé dans la Lune" ( pour avoir la tête dans les étoiles)


J'ai honte. J'ai franchement honte quand je constate le retard que j'ai accumulé. Ma cousine m'a offert  de superbes moules, qui en plus me faisaient de l’œil depuis longtemps et c'est avec beaucoup de retard qu'elle aura son cadeau d'anniv, un safon réalisé avec un de ces si jolis moules. Et oui , je n'ai pas pu lui confectionner avant le
Chabricoton.
Pour accompagner j'ai décidé de  lui offrir quelque chose de simple mais qui devrais lui plaire : une bougie parfumée et/ou de massage à utiliser avec son amoureuse .


Ma cousine , sans doute plus encore que  moi, est une grande amatrice de thé. Je pensais qu'une bougie de massage serait un cadeau qui l’intéresserait et j'avais été vraiment satisfaite de celle au thé vert-menthe du Swap.
Mais j'avais envie de varier un peu pour le parfum . Alors après moult hésitations j'ai jeté mon dévolu sur "Thé au Jasmin" de Terres de Bougies  , doux, avec une pointe d'originalité mais courante, qui rappelle les délicates "Perles de Jasmin"  que l'on trouve chez certaines maisons de thé.



La compo de ma bougie est donc la même que celle du Swap : 
- Cire de Colza : 70%
- Huile d'amandes douces : 23%
-Fragrance "Thé  au Jasmin" : 7 %


La quantité de fragrance est plus basse qu'a mes habitudes, en effet, il se trouve que celles de Terre de Bougie sont quand même très puissante, plus que celles que j'utilise habituellement. Elle nécessitent donc généralement un dosage plus bas et j'ai suivi les recommandations de la Fiche technique affichée sur le site.

Cette fois ci j'ai procédé un peu différemment des autres fois : j'ai fait chauffer ma cire au bain marie seule et préparé pendant ce temps mon  huile d'amandes douces que j'ai additionnée de la fragrance.

     

J'ai également préparé mon  récipient , un ancien pot de bougie également au Thé
. C'est ma cousine Anne qui me l'avais donné et du moment que j'ai eu mon projet bien élaboré, c'est tout de suite à lui que j'ai pensé.

Je l'ai d'abord bien nettoyé et désinfecté et placé ma mèche, une en bois, mes préférées, avant  de couler  ma cire dans laquelle j'avais mélangé mon  huile et ma fragrance .


Manque de chance , j'ai eu quelques petits soucis de coulée  à deux reprises : la première fois , j'ai coulé ma cire de façon irrégulière , la mèche en était couverte (et ça faisait sale) ; ensuite je pense qu'en raison d'une difference de temperature, entre la cire et le métal, celle ci s'est rétractée et craquelée sur les contours.
Qu'à cela ne tienne, depuis mon chaudron de sorcière , j'ai une botte secrète : le sèche cheveux !  Ca me permet de refondre en douceur la surface de la bougie, de combler d’éventuels creux, réduire  les irrégularités et lisser la surface.


Résultat/Impressions :


Après deux coups de sèche cheveux et une pulvérisation  de poudre de perlimpinpin pailletée (comme sur les pattounes neigeuses de Noël 2017.)


On peut dire que c'est déjà plus régulier que ce que ça a été a un moment donné !  Et c'est joli on dirait de la neige au matin!
J'ai quelques doutes concernant la possibilité de l'utiliser comme bougie de massage : j'étais un peu juste en quantité d'huile et j'ai eu l'impression que ma cire était tout de même bien dure pour un tel usage Tan Pis, ma cousine me dira, et au pire ça fera une bougie d'ambiance tout à fait convenable...

L'odeur est vraiment intéressante : fidèle à celle du jasmin, elle est vraiment très proche des fameuse Perles de Jasmin que j'évoquais en début d'article, mais avec un petit truc en plus, une  odeur  de banane tout juste mûre en fond. Elle est fleurie mais fraîche. Elle est quand même très présente, même en ayant respecté un dosage plus bas. Le flacon , que je n'ai pas terminé  parfumera je pense ma chambre pensant un certain temps alors qu'il est pourtant fermé....
Il ne restera plus qu'a attendre le retour de la principale intéressée...


lundi 6 avril 2020

(très) Liquide vaisselle Mamoune



Et voilà! Elle l'avait annoncé plus ou moins officiellement  ici , elle l'a fait! 
Comment? Nanna a ENFIN rangé sa  chambre ?  Alors oui mais en fait il ne s'agit pas de ça.
Moi, depuis l'annulation de mon stage en raison de la désormais Pandémie de Covid-19, qui nous oblige au confinement  (interdiction de sortir sauf cas de force majeur, on en est là) et de mon abandon de formation simultané (j'ai eu beau faire de mon mieux javais pas le niveau),je vis comme nos chats. Je me lève tard, je mange, plutôt bien, je fais des câlins à Baldur et Snowy, je dors avec eux. Beaucoup.J'ai des envies de vieux projets qui me reviennent en tête mais  je suis aussi prise de grosses  fatigues en partie liées à un changement de médicament.
Alors je présente donc une autre sorcellerie de Maman Ogg:  un liquide vaisselle maison  réalisé par ses soins, parce qu'il n'y en avait plus.





La formulation est plutôt classique  réalisée avec 
du Savon noir et /ou savon de Marseille mais aussi de la soude en cristaux, à ne pas confondre avec ma soude en perles, un incontournable des produits ménagers maison. Je l'avais ramené pendant une heure de sortie autorisée pour faire des courses au magasin bio du coin. Elle contient aussi  du vinaigre d'alcool, "du vrai" et de l'huile essentielle de citron . 




La recette et ses nombreuses variantes sont très accessibles sur internet ou Maman Ogg a trouvé la sienne que voici : 


Je l'ai donc regardé préparer ses produits et son matériel et laissé  travailler pendant que j'ai pris les photos .





Tout d'abord elle a fait bouillir son eau. Une fois à bonne temperature, les choses sérieuses commencent : on y met  le savon noir. J'en avais déjà utilisé il y a longtemps maintenant dans mon dupe de la fameuse "Pierre blanche" de "Télé à chat" ratée. Je ne me lasse pas de son aspect fluide, caramel-gluglue, mais qui n'a que ça de commun avec le caramel. L'odeur n'a rien a voir, par exemple. J'ose même pas imaginer le gout!
Ensuite on touilletouille pour bien diluer ce savon noir et ce n'est pas si simple.





Après, elle a ajouté les cristaux de soude. Comme dit plus haut , c'est un incontournable chez les gens qui font eux même leur produits ménagers ou ayant la fibre écologique.  Nous, on en avait jamais utilisé. Et si on croit, comme moi qu ça ressemble  à de la litière pour chat (la fameuse en cristaux qui .... crissent) Et bien pas vraiment : ça se présente sous cette forme. J'étais surprise, j'avoue. En fait ça ressemble pas mal à de la lessive légèrement à ma soude perlée, en plus fin, et je comprends maintenant que ça puisse prêter a confusion...


C'est à ce moment que je passe en mode vidéo, parce qu'après avoir remmélangé, l'ajout du vinaigre d'alcool est visuellement le plus  intéressant! 



Et puis on ajoute  l'huile essentielle de Citron. 
20 gouttes précisément!
J'ai conseillé a Maman Ogg de la mettre à la toute fin, comme pour mes sorcelleries ...Mais ça ne sent pas le citron. 


Après, Maman Ogg l'a dit, on mélange bien encore une fois et on laisse refroidir avant de passer à la suite, c'est à dire la mise en bouteille :
Nous en avons eu 3 flacons en tout.



Résultat/Impressions:

Le moins qu'on puisse dire c'est que c'est...déroutant ...


Déjà, on ne sent pas le citron.  On ne le sent pas du tout: c'est l'odeur du savon noir que l'on sent et aucune autre. Ce n'est pas désagréable mais un peu décevant.
Ensuite, c'est trèèèèès liquide. Lors de la fabrication, j'avais fait remarquer que ça ressemblait à de la vinaigrette. Y'a de ça, et pas seulement en raison de la couleur, mais aussi parce que ça a tendance à déphaser et il faut secouer le flacon à chaque utilisation.
Et cette fluidité se ressent a l'utilisation : dans la bassine d'eau, ça ne mousse pas, même en vidant sous le jet du robinet.  en soit ce n'est  pas gênant, on sait que ce n'est pas la mousse qui fait l'efficacité, que c'est avant tout une question de confort...




Par contre ça opacifie l'eau . En fait au toucher ça fait laiteux, exactement comme quand on ajoute de l'eau dans une fin de shampoing ou de gel douche pour pouvoir l'utiliser quand même. Je pense que la comparaison est très parlante, on l'a tous fait!

Au delà de son manque de mousse, de sa texture particulière, et du "mouais ça passe" peu enthousiaste de mon père,  je n'ai pas de raison de m'en plaindre, il fait son travail de liquide vaisselle et il le fait bien. La vaisselle sort propre, il faut peut être s’appliquer un peu plus mais on a pas de depot de gras, la vaisselle est nette.
Je pense juste qu'il aurait  été judicieux de rajouter un gélifiant type carraghénane pour lui donner plus d'épaisseur pour ne pas être tentée d'en déverser plus que de raison...
Peut être que si Maman Ogg  en refait, je proposerai d'en rajouter, au moins pour voir comment ça fait ...

mardi 24 mars 2020

Nanna essaie de faire elle même son gel d'Aloe maison. (et des vidéos mais c'est pas terrible )


"Salut.  Tu veux voir ma grosse b...ranche?"

Il serait temps de parler enfin d'un petit rêve de "cosméteuse" que j'ai réalisé après des années en raison de la difficulté de se procurer la matière première : concocter  toute seule comme une grande mon propre gel d'aloe. Ironiquement, c'est lorsque nous étions confinés  pour la première fois, vers mars 2020 que j'ai enfin pu satisfaire ma curiosité.
Pour l'occasion, j'avais décidé de faire quelque chose de super top chiadé, en filmant tout et être la star de youtoube d'un jour. Et puis je me suis rendue compte que j'étais pas à l'aise. Qu'il y aurait beaucoup de remontage  faire.  Et ensuite j'ai eu la flemme. Après j'ai oublié. Et  quand la motivation est revenue ....  J'ai égaré mes vidéos! Mais j'ai tout retrouver!  laisse moi te raconter comment on fait du gel d'aloe avec ce que je peux te montrer...


Réaliser son gel de Aà Z
en soi n'est pas difficile en soi. C'est juste plus complexe qu'on peut l'imaginer à priori.
Tout d'abord, la première tâche, et non la moindre est de se procurer  la feuille.
-Si on a de la chance on peut se servir dans ses propres pots, achetés  en jardinerie (en attendant quelques années que les plants soient assez gros et exempts de toute trace de produits et  d'engrais). Dans mon cas , je ne me voyais pas décimer  ceux   de Maman Ogg qui ont fini par être bouffés (et vomis) par les chats .
-Si on a pas la chance d'habiter dans une région ou ça pousse naturellement, on peut  acheter une branche/feuille à l'unité en magasin. Si on a des doutes , il s'agit de la variété Aloe vera barbadensis.
-Et si on a pas la chance d'habiter dans une grande ville où les trucs un peu "healthy" ont la côte et bien ça se complique un peu plus : ma feuille, c'est vraiment par hasard que je l'ai obtenue, en allant faire du ravitaillement alimentaire dans un magasin bio du coin. C’était la première fois que j'en voyais là bas. Alors j'ai sauté sur l'affaire!

Mais trouver la précieuse n'est que la première étape.
Ensuite , il faut  préparer le gel, parce que non, il ne suffit pas de tout passer comme un.e  barbare moderne au mixeur et de l’ingérer ou l'utiliser tel quel
.  Ça ne se passe passe pas comme ça.
Tout d'abord on lui fait faire une petite toilette :


Pour la suite et bien y'a le choix entre me regarder faire avec autant de bonnes intentions que de gaucherie (attention les zieux et les zoreilles! ) ou bien lire le résumé si dessous.


-Après avoir nettoyé la feuille, on la découpe. d'abord les extrémités puis les cotés. Attention, qui s'y frotte, s'y pique!  Comme on voit dans la vidéo, j'étais un peu en galère pour les retirer d'une traite; c’était finalement plus simple de découper la branche en tronçons  et d’ôter ensuite les piquants.


-  Comme je l'explique maladroitement  dans la vidéo, l’intérieur de la feuille contient de l' aloïne,  une substance  irritante qu'il est impératif d'évacuer, en laissant les morceaux d'aloe tremper dans de l'eau claire. Mes sources étant très variables sur ce point (les fameux 10mns à 1h ) j'ai préféré  jouer la carte de la sûreté et attendre 1h. Ce que j'ai omis d'expliquer, c'est que j'ai changé l'eau de temps en temps et rincé mes tranches à la fin.


- ensuite j'ai épluché comme j'ai pu. Contrairement à ce que j'imaginais, la pulpe est relativement solide et résistante. Mais c'est très long et fastidieux... Et je ne me suis pas facilité la tâche en y allant au couteau, puisque il a fallu ensuite racler les peaux pour limiter le gaspillage.  Peut être que j'aurais gagné du temps avec un épluche-légume mais je n'avais pas osé  tester.


Ceci fait, je ne l'ai pas montré dans la vidéo, on peut enfin mixer  la pulpe. ce que je n'ai pas non plus montré dans la vidéo, c'est que j'ai aussi filtré ma substance morvesque "visqueuse" et "dégoûtante" pour éliminer les grumeaux.  J'y suis allé avec le chinois qu'on voit en arrière plan.
-Pour finir j'ai coulé ça dans des moules à cupcakes, parce que ,
comme je l'explique, je préférais en  faire des "dosettes" et me servir en fonction de mes besoin plutôt que de me retrouvé avec une grosse quantité de fluide qui aurait fini par s'abîmer et qu'il aurait fallu jeter ensuite.

Résultats/impressions :


J'ai obtenu  environ 1/4 de litre soit 239g de matière. Soit 5 moules a cupcakes.
Le rendu, sans ajout , est bien loin de ce qu'on trouve dans le commerce, toutes marques confondues. : bien qu'il reste assez translucide et peu coloré, ma constance est n'est pas homogène avec un effet "gluons" pas forcément agréable à l’application (et à utiliser non plus) .  En fait, il est très proche du mucilage de graines de lin que j'avais concocté il y a quelques années maintenant pour un pchitt capillaire  au cassis...

 
En revanche,  séparer le gel en portions à usage unique est bien pratique. Une fois congelé, il ne s'abîme pas et j'ai pu le conserver  indéfiniment. Il ne s'altère pas après décongélation. Au plus il est a peine plus liquide.


Je m'en suis servie  dans quelques soins;
du capillaire comme  des masques  pour le visage... une fois incorporé, et bien mélangé on ne le remarque pas plus que n'importe quel autre gel.

Il me reste maintenant qu'à faire part de mon ressenti.  Préparer du gel d'Aloe à partir de la feuille était quelque chose que j'attendais depuis longtemps. Je n'ai pas eu de "mauvaises surprise" réelles.
Ce n'est pas bien compliqué à faire mais c'est très long et fastidieux, si on veut bien faire les choses : la découpe et l'épluchage (hors temps de trempe) m'aura bien pris au total 20mn; comme je le répète des 10aines de fois dans ma vidéo, c'est visqueux,  c'est salissant pénible à manipuler, c'est dégueu! 
Au total, ça m'a pris 1/2journée, et pour cette  raison, avec le recul, je ne pense pas recommencer.
Mais qu'on ne s'y trompe pas : j’étais très enthousiaste , et j'y ai pris du plaisir tout de même : même si ce n'était pas quelque chose d'affolant, je me dis qu'au moins j'aurai eu l'occasion d'essayer.

dimanche 15 mars 2020

L'avocat du Diable !


Une des particularité de la saponification (à froid en tout cas), et qui pour moi la rend attractive, est qu'à moins d'être particulièrement expérimenté, on n'est jamais totalement certain du rendu visuel final d'un savon : on peut avoir de grosses surprises, pour le meilleur comme pour... le rire.
L'avocat du diable est un excellent exemple du "safon" qu'on attendait un peu trop mais qui sans être moche,"n'a pas le physique facile".


Pour être franche, même si j'avais adoré  mon fameux "Chabricoton", je n'étais pas motivée à re-savonner, après avoir mis fin brutalement à cette formation de web-designer, et le 1ier confinement aidant, je n'avais qu'une envie : dormir encore et encore. Et puis, j'ai été titillée par l'envie d'un projet mis sous le coude en début d'année : du savon avec des vrais morceaux d'avocat, directement copié inspiré de Flow,que j'admire toujours autant; J'avais craqué pour son si  beau vert :


Comme elle l'explique dans sa vidéo, elle ne donne pas les quantités de soude et d'eau.
Par flemme Pour être sûre de ne pas rater mon coup, j'ai pris les mêmes huiles; j'ai juste "rééquilibré" les quantités de coco et de beurre de mangue (j'y reviendrai), et comme prévu recalculé la lessive de soude de façon à avoir des indices correct et toutes mes caractéristiques "dans le vert" :

Voilà pour les similitudes avec la formule de Flow, dont je me suis éloignée à la suite d'un petit délire avec moi même : je trouvais l'idée d’appeler mon nouveau projet "Avocat du diable" particulièrement hilarante; et quitte à aller plus loin dans le concept (en fonction de mes capacités, hein), autant y aller . 
Quelqu'un de bien renseigné (en occultisme) et que j'estime m'a dit que selon la légende, l'Enfer sentait très fort le souffre.
Alors je sais que ce dernier peut être utilisé en savonnerie (entre autre pour soulager l’eczéma ou le psoriasis) mais mon but n'était pas non plus de faire un savon  souffré.  Je me suis dit que lui apporter des notes épicées pouvais être tout autant "diabolique" mais plus agréable pour mon entourage . 
J'ai donc composé un "bouquet" d'huiles essentielles
-de feuilles de piment
-de gingembre,
-d'orange sanguine (pour adoucir  un peu )
-de la cannelle de Ceylan.
Oui j'ai mis des huiles essentielles! De cannelle  en plus! Je tiens à préciser qu'elle est utiliser avec prudence car elle peut s'avérer irritante!  
Chacune est dosé à 0.25% du poids des huiles pour ne pas dépasser le 1% de Flow.

Et tant qu'à faire,  coordonnons la couleur avec
un léger marbrage qui va bien. J'ai décidé d'en tenter un "à la baguette" pour un essais de rouge flamme sur fond  "nature"
et tan pis pour le vert  qui  avait pourtant attiré mon attention (pour éviter un effet"clown")

Une fois mes choix arrêtés et mes calculs  effectués, j'ai passé commande, chez de "nouveaux" fournisseurs,d' Outre-Manche. (les conséquences liées au Brexit n’étant pas encore effectives, ouf!)
-Deux de mes huiles essentielles,celles de piment-feuille et de gingembre viennent de chez Mystic Moment, que je connaissait de nom et qui était le seul à proposer ce que je cherchais.(Ainsi que des cartes à collectionner comme les Pokemons mais pour les plantes )
-Les huiles et beurres viennent de chez The Soapery.
C'est un fournisseur dont on disait beaucoup de bien dans les communautés et j'ai voulu tester à mon tour.  De mémoire, j'ai reçu ma commande assez vite. Les beurres étaient conditionnés dans un sachet plastique, ce qui permet sans doute un gain de place mais qui n'est au final pas du tout pratique à l'utilisation!

Quand on a obtenu et réuni le nécessaire, il ne reste plus qu'à trouver le bon moment pour savonner. Ce que j'ai fait par un bel après midi de mars. Je préfère savonner par temps ensoleillé et sec. Ça me donne l'impression que mes safons prennent moins l'humidité.
J'ai suivi les directives de Flow ( la vidéo est plus haut, je ne réexplique pas). 

Pour info, C'était la première fois que j'utilisais du beurre de mangue. Et bien  contrairement à celui de cacao ou l'huile de coco, qui on un parfum caractéristique et marqué, celui ci ne sent pas la mangue, son odeur est neutre . Dommage mais c'est comme ça.
Pour ce qui est de l'avocat, je ne me suis pas cassé la tête , j'en ai "emprunté " un sachet pré-épluché, découpé (et surgelé) de Maman Ogg, ce qui est quand même bien pratique! La pâte à savon à l'avocat, c'est vraiment sympa!
Jusques là, tout allait bien, malgré mes appréhensions : pas de réaction plus ou moins violente avec la chair de l'avocat, je n'ai même pas eu de grumeaux.
En fait les choses se sont un peu corsées au moment de colorer ma partie rouge avec un vieux reste d'oxyde du Chabricoton, qui a eu du mal à s'homogénéiser dans la pâte.
 Ça s'est encore un peu compliqué au moment de couler mes deux couleurs : l'idée était d'utiliser un séparateur (fait maison, renforcé avec deux autres en plexiglas). 
mon bricolage est volontairement décentré pour obtenir une bande "feu" plus étroite.
Et c'est là qu'on voit l'importance de bien savoir gérer sa trace (càd l'épaisseur  de la pâte à l'émulsion) et des difficultés que ça peut engendrer dès lors qu'on essaie de faire des choses un minimum artistico-techniques :
-une trace
trop fine aurait coulé par en dessous du séparateur. Rien que là il a fallu appuyer comme un bœuf  contre le fond du moule alors qu'elle était déjà bien franche. (euphémisme ) 
-Si elle est trop épaisse, comme la mienne et bien on se retrouve à mouler à la truelle avec des dessins moins fins et propres (si encore on a le temps de les faire)

  Mon motif "flammèches" s'est donc vite transformé en mélange ketchup-moutarde,et mon espace de travail en une immonde porcherie au passage , comme on peut le voir sur la vidéo ci dessous, qui permet de montrer la technique du marbrage à la baguette.
ce n’était pas très beau. Ni hideux non plus, ceci dit.
 Avec mes râleries en option (en mettant le son)  
 
Je l'ai laissé dormir environ deux jours, et comme les précédents, j'étais trèèèès impatiente de démouler! Je l'ai laissé dormir environ deux jours, et comme les précédents, j'étais trèèèès impatiente de démouler! 

Résultat/ Impressions : 
 Il n'y aura pas d’effet de surprise cette fois ci puisque j'ai donné le ton dès le début de l'article. L'Avocat du diable n'est pas "beau". Pourtant avant la découpe,avec son gros gabarit comme j'aime il semblait quand même prometteur, malgré mon marbrage rattrapé  au mieux. visible en surface ici, juste après le démoulage, un de mes moments favoris!
Et à la découpe ben .... c’était pas trop ça :
déjà il suait , certainement en raison de ma concentration de soude, bien plus basse qu'à l'accoutumée, ce qui implique aussi une  plus grande quantité d'eau à évaporer.
Ensuite mes couleurs n'étaient pas parfaitement homogènes, même celle que je n'avais pas teinté, possiblement à cause de l'ajout de purée d'avocat. Je crois avoir déjà constaté chez d'autres  que ça pouvait avoir cet effet..
On ne le voit pas sur photo mais  sa  texture était curieuse et "graniteuse", un peu comme celui là, mais en plus cireux et mou : à l'utilisation d'ailleurs, il s'est avéré peu crémeux.

Et comme la 1ière fois  que j'ai utilisé ce moule je me suis encore plantée dans la découpe : cette fois c'était a peu près droit
mais encore trop petit, j'ai fait des espèces de lingots, qui manquaient à mon goût de volume.
 Il est même pas photogénique  en plus!
Les couleurs se sont regrettablement  affadies : le "feu" a viré au brique et le reste est devenu caca d'oie avec le temps..
Et même avec des filtres c'est compliqué de mettre en valeur le marbrage!
L'odeur, elle, ne m'a pas déçue : je voulais quelque chose de diaboliquement épicé, c’était réussi! C'est le gingembre qui ressort surtout, la cannelle et le piment-feuilles passant en arrière plan. L'orange sanguine est a peine perceptible. Le rendu est assez fort, presque "masculin" : à sec, elle aurait presque heurter les odorats plus sensibles. A l'utilisation, cependant cet effet s'estompe et laisse un parfum discrètement épicé sur la peau.

Voilà. Ainsi se termine  l'anecdote de l'avocat du diable qui aurait pu être un concept top moumoute dans l'idée mais  pas si folichon concrètement, sans être réellement décevant, puisque il  était de qualité tout à fait acceptable, avec un PH dans la norme. J'en ai distribué quelques uns aux personnes que j'apprécie. Au moins si on a connu plus agréable à utiliser, je me suis bien amusée a le confectionner...
 

mardi 3 mars 2020

Pchitt désinfectant pour les mains de l'Ere Corona

Un peu d'humour douteux teinté de mauvais esprit, pour changer un peu des couronnes de fleurs vintage !

L'heure est graaaave mes amis! Voici venir à nous l'heure de la fin du monde tel que nous l'avions  connu!
Non. Soyons un peu rationnels  ce corona-virus  est plus spectaculaire que ce à quoi on est habitués, mais on est loin de la Peste Noire de 1347.  Pas de panique donc, mais restons vigilants avec les  personnes âgées ou physiquement fragilisées,  plus vulnérables. C'est aussi l'occasion de se rappeler  quelques règles d'hygiène élémentaire (toujours en formation, on voit  de sacrés crados) et pour moi, ce blog à peine  à jour, de concocter une nouvelle sorcellerie!



Même si le meilleur moyen d'être propre et de se laver les mains, et pas que , hein, reste le savon, les pharmacies chez nous sont en ruptures sur le gel hydroalccolique !  Je pense que c'est un peu partout pareil parce que j'ai vu une recrudescence de demandes de "recettes"  de gel hydroalcoolique sur les réseaux sociaux.

 Et j'avoue avoir suivi le mouvement en voulant ramener en formation mon propre truc pour les mains, un peu plus puissant que celui que j'avais offert à Léa, alors j'ai guetté la publication de la recette idéale : j'ai vu passer des choses soyons francs parfois hasardeuses d'autres un peu farfelues ( genre à l'alcool de fruits), j'ai fini par me rabattre sur la formulation officielle de l'OMS proposée dans sa documentation (calculée pour 10l, c'est destiné aux professionnels de la santé).


Ce  qui nous donne pour  100ml de solution :
- Alcool à 90 : 83,3ml
 - Eau oxygénée à 3% : 4,2 ml 
-Glycérine 98% : 1,4 ml 
- Huiles essentielles de Tea-tree, Lavande aspic, petit-grain et orange sanguine : 0.20g chacune.
- Eau : à rajouter pour atteindre les 100ml de produit.

Au départ je voulais préparer une recette top chiadée à partir de la formule de base, en remplaçant l'eau par de l'aloe ou du gel de lin et en ajoutant un gélifiant. Sauf que l'OMS déconseille vivement tout épaississant qui pourrait défavoriser l’homogénéisation des composants et amoindrir la pénétration du produit, donc son efficacité. Alors je me suis cantonnée a un résultat liquide et changé et opté (à la dernière minute) pour une application en spray.

Par contre , je n'ai pas renoncé aux huiles essentielles  pourtant elles aussi déconseillées en raison de leur potentiel allergène et photo-sensibilisant pour certaines. Comme je destinais ce gel à mon usage personnel uniquement, j'ai pris la liberté d'en rajouter, beaucoup c'est vrai, mais  en connaissance de cause.
J'ai sélectionné  celles de Tea-tree et de Lavande Aspic pour leurs propriétés antifongiques, antibactériennes et antivirales. Quant aux huiles essentielles de Petit Grain et d'Orange Sanguine, plutôt calmantes, et  je vais être honnête, pour leurs parfum, (comme pour la lavande d'ailleurs).
Je sais que leur dose est conséquente  mais c'est pour utiliser en formation, l'odeur de l'alcool  qui peut imprégner la peau ou les vêtements peut s’avérer particulièrement écœurante et je ne voulais pas sentir la pochtronne au milieu de mes petits collègues de formation ni  plus  le vieux caveau humide en n' utilisant que de l'huile essentielle de tea tree, même si s'aurait été très "dark"!
Par contre je n'ai pas eu besoin de dispersant, ici le l'alcool est suffisamment fort pour les diluer, et  sa quantité justifie je pense, l'absence de conservateur 

Il n'y a vraiment pas grand chose à dire sur la préparation, sinon que je me suis plantée une agrafe dans le doigt en cherchant un de mes produits et que j'ai aussi dû recommencer parce que j'ai renversé mon flacon alors que j'avais presque fini.
J'ai tout mis dans mon cul de poule que je ne présente plus , excepté les huiles essentielles que j'ai mis à meme le flacon. comme ça coule au goutte à goutte y'a peu de risque d'en mettre trop.
On obtient quelque chose de très liquide, légèrement opaque.


Comme je me fait souvent avoir en produisant de trop grosses quantités que je perds parce que je n'arrive pas à finir mes produits avant leur date limite, j'ai préferé  en  faire une dose modeste,de quoi remplir un flacon de 50 ml, ce qui qui a   autre avantage d'être emporté partout et de tenir par exemple dans ma poche de manteau.

 Résultat/impressions :

A défaut d'avoir un super gel hydroalcoolique  comme tout le monde , j'ai un super désinfectant en spray!
Il  s'utilise donc en le pchittant généreusement sur les mains qu'on va frictionner , comme pour un gel classique .  L'odeur est très présente et à tomber :  il a beaucoup plu a Soeur, qui  elle aussi s'en est servi avec plaisir; il a également suscité beaucoup de curiosité chez mes collègues de formation, et mon coach, qui m'ont posé quelques questions à son sujet, vu  que je m'en suis servi devant eux et que j'ai parfumé par la même occasion la petite salle ou on s'est installé pour la 15aine.

                                  
En raison de la forte dose d'alcool et du peu d'agents hydratants ou nourrissants, que je voulais ajouter initialement, j'avais peur qu'il me provoque des réactions. Et bien pas du tout !
Je n'ai remarqué aucun assèchement, aucune rougeur , aucun échauffement : même l'orange sanguine ne m'a rien fait !  il pénètre bien et rapidement , finalement une version sprayable n'est pas dérangeante.
Je pense toutefois respecter la fenêtre thérapeutique  week end, au cours duquel je n'utiliserai pas mon pchitt
(à cause des huiles essentielles )
Il est fort possible que j'en refasse, peut être plus vite que je l'imagine parce que mon flacon se vide relativement vite du coup.
A moins que je ressaie une version gel quand même, vu que Lilith en a proposé une un peu plus tard, tout aussi intéressante et fiable .

vendredi 21 février 2020

"Crème Fraîche" façon Galien

Le grand et beau  Claude couronné de fleurs et d'abeilles par mes soins : 
             Ah, le Cérat de Galien! Toute une histoire celui là aussi! J'en ai rêvé, mais  reculant toujours, par manque de temps et de confiance, effrayée par la difficulté que  l'exercice représente... Et puis ... j'ai fini par le faire!  Et si se n'est pour moi un aboutissement aussi important que la saponification, et bien je peux dire que je suis plutôt satisfaite de lui aussi!


Tartine de culture à la (cold) crème

Si le Cérat de Galien  m'a séduite, c'est qu'il y avait plusieurs raisons : déjà c'est une recette  ancestrale, vraiment, puisque elle est attribué à  Claude Galien, le monsieur de la gravure ci dessus et  médecin greco-romain qui aurait soigné les plus grands parmi les grands, remise au goût du jour par les marques de l'industrie cosmétiques qui en ont fait un incontournable hivernal .

Sans vouloir m'avancer, il semblerait que son petit nom, Cold Cream (CC pour les intimes) viennent de l'
effet "frais" qu'elle produit à l'application. Elle est très nourrissante puisque elle est essentiellement composée de corps  gras et qu'on utilise la cire d'abeille comme émulsifiant, avec de  l'eau de de rose et parfois de la teinture de benjoince qui en fait un soin idéal  pour protéger les peaux sèches et réactives (genre la mienne au hasard) des rigueurs de l'hiver, ce qui en fait dans la théorie une super alternative aux oleogels qui ne sont plus suffisants pour moi  en cette saison et surtout, à ma crème dont je ne citerai pas le nom qui contient entre autres joyeusetés : de la paraffine...de la vaseline...de la cortisone ... Et que j'ai de toutes façons perdue égarée  quelque part je ne sais pas où encore.
C'est aussi ce qui fait d'elle une préparation difficile à réussir; la seule émulsion que j'ai faite à part de la mayo c’était la crème de Mon ami Mosa ratée en beauté, au point que  je ne voulais plus renouveler l'experience  depuis!

Pour info, le cérat de Galien  contenait aussi à l'origine du blanc de baleine et du borax, a priori utilisé comme antiseptique et émulsifiant (et conservateur?) 

Bien entendu, on se doutera que même si la chasse à la baleine était encore autorisée, je ne la cautionnerais pas et refuserait d'en utiliser; et pour le borax, j'ai appris qu'il était dangereux et qu'en réalité, même si on en met dans la "pâte à prout slime", il est censé être  manipulé selon un protocole rigoureux.

Cristaux de Borax

Alors j'ai essayé de trouver une "recette " la plus fidèle à celle d'origine  avec plusieurs sources : magazine ECM de l'hiver 2017 (la page n'est plus accessible)- et oui ça date!- , la documentation de l'ANSM...pour finalement concocter moi même ma petite mixture ...
 
Teinture de Benjoin maison

Comme je le mentionne souvent ici, plus je peux faire de choses moi même, plus je suis contente, même si ça prend plus de temps! j'étais donc déterminée  à fabriquer aussi ma propre teinture de Benjoin! Le benjoin c'est la résine d'une variété d'arbres appelée  "Styrax". Réputé pour ses vertus assainissantes et réparatrices,   on s'en sert aussi comme encens (il entre dans la compos du papier d'Arménie) et en parfumerie comme fixateur olfactif. Le  mien  c'est du benjoin du Siam.
Et une teinture  c'est le résultat d'une macération (d'extrait de plante ou animal hein)
  dans un solvant.  Ici comme c'est une résine (très dure) il faut utiliser de l'alcool pur, de préférence à 80°.


Par contre , il faut le savoir, c'est que l'alcool non dénaturé et non modifié, c'est une  énorme galère à se procurer pour les particuliers  parce que les pharmacies ne sont plus autorisées à en distribuer. J'ai vécu d'ailleurs un moment mémorable avec une pharmacienne hautaine qui rechignais à me vendre  ce que je voulais. J'ai eu de la chance de pouvoir m'arranger par la suite avec celle de mon quartier qui elle m'en a gracieusement proposé un échantillon de leur dernière bouteille. C'est donc toute enchantée et reconnaissante que je suis revenue de chez moi avec mes précieux 30ml d'alcool pur (à 90° du coup) .

Faire une teinture de Benjoin, en soit, c'est simple. J'ai suivi la méthode de Caly , avec la concentration du "Codex ",ouvrage de référence en  pharmacie, qui est de 1/5ième de  résine benjoin (du Siam donc) soit   20% de benjoin pour 80% d'alcool, (j'ai utilisé la moitié de ce qu'on m'a donné, soit 15ml)
Il suffit de mettre les fragments de résine dans l'alcool ( grossièrement concassés pour ma part) et ensuite .... et bien on attend 15 jours en secouant le flacon régulièrement, ce qui a a été d'ailleurs  chez moi sujet à plaisanteries, et il ne se passe rien de plus, à part filtrer la potion  pour retirer  les morceaux de benjoin.


                                               

                 
  Ma petite Cold Cream "à la manière de Galien".

J'ai trouvé le temps bien long à attendre ce délais de 15 jours à devoir me contenter de tripoter et secouer  mon petit flacon de teinture.
J'ai vraiment du prendre mon mal en patience!
Comme j'avais été arrêtée cette semaine là ( pour cause de Corona+dépression   état grippal + surmenage ) et que je n'avais pas le droit de sortir, j'ai envoyé mon père faire mon petit shopping  à ma place chez ma gentille herboriste. et j'ai pu me mettre à mes alambics une fois que ça allait un peu mieux.
La composition, retravaillée  à partir de mes différentes sources  est elle aussi plutôt simple :



-Huile d'Amandes Douces : 54%

- Hydrolat de Roses  : 29%
- Cire d'Abeilles blanche : 13%
- Teinture de Benjoin : 4%
- Conservateur Cosgard : 0.6% du poids total de la préparation

J'ai choisi ces composants non seulement pour rester au plus proche de la formulation traditionnelle mais aussi par "affinité" :  ma peau apprécie l'huile d'amandes douces et ceux qui me connaissent savent que j'adore le parfum de la rose. Bien entendu je pense qu'il est tout à fait possible d'utiliser d'autres hydrolats et huiles , adaptées aux goûts et besoins de chacun. 
Quant au Benjoin, c’était la première fois que j' en utilisais mais j'en connaissais déjà l'odeur via le fameux Papier d'Arménie qui en est imprégné! 


Si jusques ici toutes ces choses étaient  accessibles, la confection de la crème en revanche est bien plus difficile à réussir !  En effet, un cérat (ou cold cream donc) est l'intermédiaire entre le baume qui ne contient que des corps gras et la "crème " qui majoritairement composée d'eau. (source). De plus, je crois que la cire d'abeille est réputée pour être assez difficile à travailler en tant qu'émulsifiant unique.

Comme je n'étais pas du tout  certaine de mon coup, ( si on se rappelle de quelle façon j'ai paniqué pour l'Ami Mosa), je me suis référée au mode opératoire du site Joli'Essence, encore à ma portée.
Donc pour commencer, j'ai  fait fondre ma cire d'abeille dans mon huile d'amandes douces, au bain-marie et à feu le plus doux possible. Simultanément, j'ai chauffé mon hydrolat pour qu'il soit à une température équivalente; j'ai  dû emprunter la plus grosse casserole de Maman Ogg. Bien évidemment on n'oublie pas le coup de touilletouille régulier.


Une fois que ma  cire a complètement fondu, il m'a fallu être très réactive à partir du moment où j'ai sorti  mes récipients du bain-marie, pour procéder à  l'émulsion,sans évidement tout renverser dans la cuisine au passage;  là il ne faut pas attendre, et verser l'hydrolat progressivement dans la phase huileuse  et fouetter énergiquement pour que ça prenne. Comme pour la Crème de mon ami mosa ça avait pris des plombes, cette fois j'ai anticipé en préparant un récipient d'eau (très ) froide où poser mon pot d'émulsion pour accélérer le processus si jamais ça n'allait pas. Je n'en ai finalement pas eu besoin ....

              

Une fois que le mélange a pris, mais tant que la crème était  encore fluide, j'ai rajouté ma fameuse teinture de benjoin, et un peu après le conservateur .


Je ne sais pas si c'est le propre du cérat ou si c'est le cas des émulsions en  général, mais il y a un truc que   je trouve, assez traître : deja il faut fouetter vite, mais aussi longtemps. Et quand je dis ça, ça veut dire très longtemps.  Parce qu'à un moment j'ai pensé que ma crème avait bien pris  alors je l'ai transvasée dans son pot définitif. Et heureusement que j'ai vérifié un peu plus tard ce qu'il en était parce qu'elle déphasait déjà! Alors je m'y suis remise, toujours au fouet manuel, parce que c'était déjà trop épais pour utiliser l'émulsionneur. J'exagère peut être mais j'ai bien dû touilletouiller une heure avec mon mini fouet pour être certaine d'avoir un produit stable.


Résultat/impressions:

Et Bien je ne vais pas faire dans la modestie feinte, ce serait hypocrite, je suis particulièrement fière de moi! Je savais que c'était difficile et que je m'exposais à un possible échec et risquais entre autres un déphasage à posteriori de ma sorcellerie, et je me suis surprise moi même  en obtenant une crème  réussie agréable au toucher, blanche comme Snowy


Elle est certes très consistante mais pourtant légère, plus souple et plus pénétrante qu'une chantilly de karité, et donc plus agréable  et facile à appliquer..
Il suffit d'en mettre très peu, d'une parce qu'elle est très riche mais  aussi parce que je soupçonne qu'elle a un effet légèrement rubéfiant.  (qui dilate les capillaires sanguins). En effet, je n'ai pas  du tout senti l'effet "rafraîchissant" censé être caractéristique de la "cold cream " mais plutôt l'inverse, un léger réchauffement, certainement dû à l'alcool de la teinture de benjoin, mais pas aussi intense que l'échauffement ressenti  avec cet  Oléogel.
A mon avis on peut baisser le dosage de teinture voir carrément la supprimer sans problème.

Oh! Une Nanna sans filtre ni maquillage! 

J
e pense qu'elle est aussi idéale pour le corps, surtout en cas de "peau de croco" :  elle est plus difficile à étaler  en raison de sa texture tout de même assez ferme mais j'aime beaucoup l'effet "cocoune "produit !
Elle a beaucoup intéressé Maman Ogg qui a quelques rougeurs et désagréments de sécheresse cutanée en ce moment elle aussi , et qui l'utilisera donc avec moi : grâce à l'hydrolat de rose, elle doit tout a fait convenir aux peaux matures également.
 En revanche je la déconseillerai vivement aux peaux grasses/acnéiques vu sa richesse, et surtout si on utilise de l'huile d'amande douce, réputée  comedogène. 


Pour ce qui est de l'odeur, c'est aussi une surprise, mais je ne saurais dire si je la trouve bonne ou pas : alors que je m'attendais à ce que la rose de l'hydrolat puissante avec en arrière plan des notes d'encens, je pensais que leurs parfum serait suffisant; je ne  voulais pas utiliser de fragrance pour cette sorcellerie que je voulais la plus "naturelle" possible.
 Maman Ogg l'aime beaucoup, elle arrive à sentir le parfum de la rose  mais pas moi :  elle  sent exactement comme chez "jars dit lande", ou un fleuriste d'une manière générale, vraiment, je ne mattendais pas ça. 
Passé cette petite déception, je me suis dit que ce n'est finalement pas dérangeant, l'odeur est discrète, végétale , "naturelle" : 
ça passe crème!


Je suis vraiment satisfaite de mon cérat, soin traditionnel reformulé à ma façon.  Il nécessite effectivement  un certain savoir faire  mais j'aime beaucoup mon résultat, a l'instar de ses ingredient ,simples, peu transformés et j'aime énormément ce rendu très  "nature". 
C'est une experimentation d'autant satisfaisante qu'elle me permet de réaliser le chemin parcouru et  mes progrès  depuis mes débuts, d'il  y a quelques années...