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samedi 24 mai 2014

fiasco n°2: savon aux grumeaux de la honte ultime.


Parfois, quand ça veut pas ça veut pas. Même pour une recette toute simple "garantie inratable". Voici le récit du foirage total, le pire de tous, qui m'a valu une belle honte alors que mon intention était d'offrir le plus beau des savons à ma petite Maman.
Mais il prouve que malgré tout, il y a des personnes qui sont reconnaissantes. Et que tout ce qui traîne sur Internet n'est pas bon à prendre!


Quand je suis devenue "apprentie sorcière", j'ai très vite eu envie de me spécialiser dans les savons. C'est original et ça plaît à tout le monde. Cette fois là, l'occasion de commettre une nouvelle sorcellerie était l'anniversaire de Maman Ogg.

Par manque de temps, d'équipement et de confiance en moi pour expérimenter la Saponification à froid, de toutes façons  vivement déconseillée par un Démon Constricteur un peu froussard lui aussi, et peu encourageant, (les démons constricteurs préfèrent dévaloriser qu'encourager), j'ai choisi cette "recette" qui me permettait de faire un compromis avec une technique "d'assemblage" en faisant fondre du savon à la glycérine lambda, compensée par l' utilisation de  produits plus nobles (miel, gel daloe...).
C'est exactement ce qu'on appelle "une fausse bonne idée!"

J'ai utilisé, conformément à l'article d'origine :


- du gel d'aloe (mon plant était trop petit et je ne savais pas où me procurer des feuilles à Lyon pour en extraire jus)
- Deux barres de savon à la glycérine de 250g , remplacées en urgence par de la base melt&pour transparente
- Quatre cuillères à soupe de miel
- 100 ml d’huile d’olive.

Dès le départ rien ne s'est passé comme prévu.
 
  •  Réticente à l'idée de passer mon savon coupé en petits morceaux au  four micro ondes, j'ai voulu le faire fondre au bain-marie. Ça n'a pas marché.
  •   J'ai essayé de le passer quand même au micro-ondes, ça n'a pas marché.
  •  J'ai rajouté de l'eau et redécoupé mon savon pour le remettre au bain marie, ça n'a pas marché.
  •  Je l'ai remis au micro onde, ça n'a pas marché. C'était pourtant un savon glycériné, mais la chaleur ne faisait que l’assécher.
  •  En catastrophe, je suis partie acheter une base dans un magasin de loisirs créatifs. Ils n'avaient que de la transparente, et ça ma coûté un bras pour une composition que je n'ai pas réussi à évaluer.
  •  J'ai fait fondre ma base au bain-marie, ça a enfin marché!
  •  J'ai retiré du feu, voulu mettre mon gel d'aloe et mon miel, et là c'est vraiment devenu moche : ça a fait des grumeaux impossibles à faire disparaître. Malgré le fouet.
  • Enfin j'ai mis l'huile.
    Ah c'était beau! je me retrouvais avec un truc pas homogène et des gluons qui flottaient dedans!
  • J'ai voulu sauver les apparences en le colorant avec de la poudre d'ortie. J'ai eu la main lourde : mon savon est devenu "obsidienne vaseux" avec les grumeaux dedans...
Peut être que j'aurais dû utiliser un mixeur, que ça aurait sauvé les meubles. J'aurais voulu mais j'en avais pas, et vraiment je n'en avais plus les moyens financiers . On aurait pu penser que bien fouetter aurait pu suffire. Et bien MÊME PAS DANS TES RÊVES!
  •  Est venu ensuite le moment de le mouler : j'avais prévu un carton de lait en me disant qu'à défaut d'être beau il serait gros. Raté! il ne remplissait même pas le quart de ma briquette... Du coup je l'ai inclinée pour avoir un minimum de volume.
  •  je l'ai laissé se solidifier. Déjà ça a pris des heures et ça n'a jamais vraiment durci en fait : en effet, je suppose que c'est toute cette série de mauvais choix qui a fait que ça n'a pas pris correctement : je me suis retrouvée avec un "noyau" de matière solide baignant dans l'huile...

Résultat/ Impressions

C'est ainsi que je me suis retrouvée avec un "savon" de la forme et aux dimensions d'une tranche de Roquefort, mais avec les couleurs inversées, dans sa flaque d'huile. Il était tout rugueux. Et il ne sentait même pas bon. Je me suis sentie tellement vexée (et humiliée) que je n'ai pas pris de photo en souvenir.

Comme j'avais peu de moyens et que j'ai vraiment été prise au dépourvu, je l'ai quand même offert, emballé dans son papier alu, aussi brillant qu'incongru. Mais c'était la seule chose qui pouvait supporter une telle charge de gras.
Alors je sais pas si c'est le "syndrome du collier de nouilles" ou parce que le grumeau est une spécialité familiale, mais Maman Ogg a aimé l'utiliser malgré tout, en raison de sa texture "granitée", pour reprendre ses termes, et son coté "rafraîchissant sans être agressif"....

Et bien de mon coté, ça m'aura appris à ne plus tomber dans le panneau du "trop beau pour être vrai" en suivant n'importe quelle recette pseudo naturelle. Elle m'a aussi appris qu'un bon et beau résultat ne nécessite pas seulement de l'investissement mais aussi de la réflexion, du discernement et un minimum de documentation.