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dimanche 29 octobre 2017

Nanna et Les Arcanes de la Saponification à Froid: Opus 1: L'apprentie sorcière s'initie au Grand Mystère








Cet article et le suivant risquent d'être très longs mais sont particulièrement important pour  moi dans le sens où il représente l'aboutissement de 4 ans de cosmétique maison; parce que depuis2014 mon but "ultime"était de savoir fabriquer du savon.
Oui j'ai bien passé 4 ans au total  à fantasmer la saponification  puis à me documenter pour comprendre pleinement cette merveilleuse
(al)chimie. Souvent ce projet a  été avorté, parce qu'il a bien fallu composer avec le
s Aléas de la vie, dépasser mon manque de connaissances et surtout d'assurance...Mais comme on le sait ou pas,"ce que Nanna veut, Nanna l'aura, peu importe le temps que ça prendra":
Je connais le Secret de la Saponification à froid!
Et j'ai fabriqué mes premiers savons!
Dans cette première partie j'explique par quelles démarches je suis passée.






I Nanna apprend à freiner son  enthousiasme et à faire preuve d'humilité: 

Comme je l'explique ailleurs, il existe deux façons principales de "faire du savon": 
  • par la méthode "assemblage" avec de la base Melt&Pour, pâte à savon toute prête (qu'on peut enrichir, colorer et parfumer)
  • ou par saponification (à chaud ou froid), en réalisant sa propre pâte à partir d'huile et de soude.
Je ne critique en aucun cas le Melt & pour, grâce auquel  je me suis bien amusée, et réussi à faire des choses très satisfaisantes ,(ou moins); seulement mon tempérament fait que j'ai eu besoin et envie d'aller plus loin en  en créant un savon de A à Z.
Sauf que....




Voilà, ça c'est dit....

Sur les groupes dédiés, pour le néophyte le ton est vite donné : renseignes toi , étudie, lis, lis, lis encore, apprends, et surtout comprends avant de faire quoi que ce soit et pose des questions si tu n'as pas trouvé la  réponse au cours de tes recherches  avant de faire une grosse bêtise ou d’appeler à l'aide en panique une fois que c'est trop tard...

Sur le coup, je suis sentie vexée, même si  on ne me visais pas personnellement; Mais j'avais l'impression de me prendre des leçons par des personnes qui voulaient garder pour elles le monopole de la savonnerie et éviter  une certaine concurrence.

Et pourtant, 
elles n'avaient pas tort, au contraire : savonner, et bien c'est autrement plus complexe et dangereux que de faire ses petites tambouilles dans une bergerie (sisi) avec les copines; d'autant que  j’étais une quiche en sciences pendant ma scolarité ; je ne connaissais pour ainsi dire pas grand chose du processus de saponification (en théorie comme en pratique); ni des risques qui y sont liés.

II L'apprentie sorcière potasse (c'est un jeu de mots!)

Je me suis focalisée sur les publications de savonnières chevronnées (voir pro) sur FB, sur leurs blogs;  j'ai lu  et relu le dossier thématique D'Aromazone qui a le mérite d'être très accessible.  J'ai compulsé quelques rares livres que j'ai pu me procurer pas forcément très clairs d'ailleurs.


Ma référence privilégiée reste le site de Lilith (Charlie de son vrai nom), savonnière et formulatrice de métier, donc garante d'une réelle fiabilité, déjà, et celle qui a fait le meilleur compromis  entre la clarté des explication et l'exhaustivité à mes yeux.

Extrait de "L'examen de magie" des Rubriques à brac

de Gotlib. 
Ce type était hilarant!




Et comme je suis capable de me pourrir la vie juste parce que je n'ai pas compris les tenants et les aboutissants d'une chose, assimiler toutes ces informations (et pourvoir lesreformuler avec mes mots) m'a pris au moins autant de temps que la documentation pure et dure.

J'ai tout de même fini par saisir que pour résumer très vite ,la Saponification (à froid dans mon cas)est le processus chimique qui consiste à obtenir du savon et de la glycérine en mélangeant des corps gras (beurre/huiles végétaux ou d'origine animale) avec une base forte: de la potasse ou de la soude caustique (NaOH).Je préfère m'arrêter là , éviter les propos qui prêtent à confusion et invite les gens à se renseigner (comme je l'ai fait avant eux) sur une de ces pages  par exemple.

Ceci intégré, Il a fallu choisir des calculateurs et comprendre aussi leur fonctionnement.Je sais que pour certains, fabriquer un savon c'est un truc marrant qu'on va faire en reproduisant la recette d'un youtubeur/blogueur/ rédacteur/ copain plus ou moins populaire sans vérifier s'il est "bien renseigné"Oui mais NON


Sans vouloir faire ma Hermione Granger qui sait tout et fait ch..son monde
car 
elle a tout compris en lisant des livres et réussi une expérience dans sa vie.



C'est un avis personnel, mais  je crois que quand on entreprend quelque chose, c'est mieux de savoir ce qu'on fait et pourquoi, et comme je l'ai vu au fil de mes lectures, pour faire un savon, il y a des choses à prendre en compte comme :
  • le choix des huiles végétales, et leurs proportions, selon leurs propriétés (et pas seulement parce qu'on les a dans sa cuisine)
  • la quantité de soude en fonction de chaque huile utilisée, parce que chacune a un indice de saponification différent (càd la quantité en g de soude pour saponifier cette huile)
  • la concentration de la lessive de soude en fonction du savon qu'on veut obtenir (et de son temps de séchage/cure)
  • comment on sur-graisse un savon si on ne veut pas quelque chose de trop agressif et par quel moyen (réduction de soude ou "ajout à la trace".
    Et je résume.

DONC, je reviens à mes moutons, enfin, savons. Si on est un minimum impliqué et rigoureux, on a meilleur temps de (re)calculer la recette. Les matheux peuvent faire sans, mais prendre un calculateur conçu exprès, ça m'a considérablement aidé!Ça m'a permis de bien mieux comprendre et plus rapidement tous ces calculs à effectuer.
Même si j'ai quand même voulu essayer les faire par moi même à l'aide de la méthode donnée par Lilith parce que je suis une masochiste qui aime se faire mal au cerveau  pour être sûre de ne pas faire d'erreur parce que j'ai aussi des problèmes de confiance.

Comprendre comment les utiliser, et les maîtriser  ça aussi ça m'a pris du temps. J'en ai testé 5 en tout ; et comme j'ai une préférence pour Mendrulandia (en français) et Soapcalc, à la fois clairs et complets, j'ai gardé ceux ci.

III Nanna l'Apprentie Sorcière formule sa mixture

Dans la série "je me mets à peine la pression", Safer", représentait pour moi un aboutissement et je voulais faire quelque chose de vraiment bien avec des matières premières intéressantes, d'autant que Martin du Québec s'est jeté à l'eau plus vite que moi pour des résultats réellement bons. Après quelques autres soirées de réflexion et de réajustements, j'ai réussi a élaborer ceci:



Et comme on peut le remarquer, je suis pas sympa et j'ai volontairement effacé les quantités d'huiles que j'ai choisi et les pourcentages y correspondant; ainsi que les masses d'eau et de soude calculées, puisque :

  • 1 le but de cet article n'est pas de faire du "clé en mains", juste d'expliquer ma démarche
  • je ne suis pas une pro, ce n'est que mon 1ier essais et je n'ai pas envie que ça me retombe dessus si quelqu’un décide de me copier et que ça se passe mal parce que j'ai fait des erreurs.
  • 3 je suis une vilaine fille

🍃Mon choix d'huiles:

On est d'accord, on parle bien d'huiles végétales (ou animales pour ceux que ça dérange pas) hein!

Sélectionnées en fonction de leurs propriétés mais aussi de leur accessibilité et d'après les explications de Soapcadabra :
  • l'huile d'olive et le karité pour m'apporter de la dureté et de la douceur
  • l'huile de coco de la dureté aussi, de la mousse et un bon pouvoir lavant (pas plus de 30% sinon ça peut être "décapant") 
  • l'amande de la douceur mais aussi du "bullant"
  • le ricin augmenterait le pouvoir crémeux et moussant.
  • Je les ai dosé en tentant de respecter les proportions recommandées par mes différentes sources (excepté le karité,légèrement surdosé) tout en essayant d'avoir tous les résultats prévisionnels idéaux(en vert),bien que ce ne soit qu'un titre indicatif.

J'ai également tenté (toujours en fonction du dosage des huiles) d'avoir ces 2 indices au  plus proche des valeurs recommandées :

  • l indice d'iode ( ou iodine) permet de déterminer la dureté d'un savon mais aussi sa sensibilité à l'oxydation. Il vaut mieux viser un indice d'iode bas, inférieur à 60 pour éviter les risques de rancissement. Selon Mademoiselle Savonne et les infos trouvées sur les groupes FB,"idéalement inférieur à 55" d'après Bazoosavon
  •  L' INS : entre 126 à160  toujours selon le tuto Mendrulandia de Mademoiselle Savonne(160 idéalement). C'est un indice qui permet également d’évaluer la dureté et  douceur d'un savon mais aussi sa douceur : . D'autres sources augmentent la fourchette. Il faut éviter qu'il soit trop élevé (car trop dur et asséchant) ou trop bas (mou et moins efficace)

🍃Ma "base forte"
Comme je suis une folle, j'ai décidé de faire ma lessive de soude moi même, bien qu'on en trouve dans le commerce. Parce qu'elle permet de plus grandes manœuvres en matière de créativité. Ma recette est encore simple mais je préfère m’habituer à cette façon de faire dès le départ. Elle sera concentrée à 30%, valeur proche de celle du commerce et/ou recommandée (la concentration influe entre autres sur le temps de séchage du savon).
Sur Mendrulendia, le sur-graissage se fait par réduction de soude : le calculateur baisse la quantité de soude à utiliser en fonction du pourcentage de "surgras" que j'ai choisi.


Là aussi j' ai fait mes choix en essayant de faire un compromis entre les dosages d'usage mentionnés par mes sources et des indicateurs tous au vert  par peur d'obtenir un savon caustique (ça je le réserve au démon constricteur). Ceci dit ,je pense que j'aurais pu voir un peu plus large sur la concentration sans trop de désagréments. 
🍃Du "Parfumage " ( j'ai vérifié ça se dit bien mais bon sang  que c'est moche!)

Forcément, moi, si je fais un savon, c'est aussi pour jouer avec les parfums. On dit que les savons"nature" ont eux aussi une odeur agréable mais pour mon baptême du feu, je voulais me faire plaisir.

Certains comme Silù ou Martin préfèrent un savon le plus naturel possible, c'est tout à leur honneur mais à moins d'avoir des rudiments en parfumerie comme eux, il est assez difficile de sélectionner des huiles essentielles qui "tiendront" en saf.

Et moi j'ai en plus des chats que j'aime de tout mon cœur et je ne veux pas leur faire de mal en leur faisant inhaler des substances nocives et les faire mourir dans d'atroces souffrances : les chats ont un organisme qui assimile très mal les huiles essentielles.  

Donc j'ai opté pour les fragrances de synthèse, plus adaptées à la savonnerie. Comme mes savons étaient prévus pour Noël je voulais quelque chose d'hivernal. J'ai  choisi "Neige Fraîched'Aromat'easy, au parfum vanille-menthe. Le dosage est simple, c'est le pourcentage indiqué sur la fiche technique du produit et se calcule sur le poids total des huiles.
Une fois tout ce travail préparatoire accompli, il ne restait plus qu'à se jeter à l'eau et de fabriquer mes tout premiers "safons".

Ce fut aussi long et laborieux que la rédaction et la lecture de ce récit. J'en suis désolée,mais le suivant, le sera encore plus : l'improbable éventuel et courageux lecteur y trouvera la suite de mes aventures "safonesques"et pourra savoir si l’expérience était concluante ou s'il y a eu des conséquences fâcheuses...

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